Public : tout public intéressé par la qualité de l'air, sa mesure et les formes de représentation des données.

L'objectif de cet atelier est d'explorer les formes plurielles de visualisation de données autres que les graphes ou les cartographies des mesures de pollution. Il convoque les travaux de chercheurs ayant oeuvré à exhumer dans l'histoire de l'humanité et les réalisations plus contemporaines de designers qui ont proposé de nombreuses formes possibles de représentations matérielles de données. Sur ces bases, le public de l'atelier va être amené à imaginer et matérialiser des formes physiques de visualisation des mesures de particules fines. L'intérêt de la matérialisation des mesures de pollution est de permettre une réappropriation tangible, de fabriquer concrétement des formes de représentation, de jouer physiquement avec des données en les manipulant permettant d'élargir l'intelligibilité du phénomène à des publics variés.

-Lego, ficelle, papier, perles, billes, tissu, coton, fil de fer, pate à modeler etc. -Jetons colorés symbolisant des particules et leur diamètre à réaliser en fablab sur le modèle open source du VizKit.

Durant cet atelier animé par Samuel Huron, maître de conférences et designer qui s'est spécialisé dans la représentation physique des données (numériques et autres), a rappelé l'histoire et l'actualité de cette méthode des symbolisations matérielles. Les premières dormes remontent à la Mésopotamie avec des pierres ou des cailloux, et plus tard, des jetons d'argile comme le rappelle Denise Schmandt-Besserat dans son article “Tokens and writing : the cognitive development (1999). Samuel Huron a ensuite déplié un certain nombres d'exemples de propositions de tangibilisation de données à travers notamment la foisonnante liste de physicalisation de données toujours actualisée ouverte par Pierre Dragicevic and Yvonne Jansen qui ouvre à toutes les créativités.

Il a ensuite développé l'un des types d'ateliers qu'il a mené dans le cadre de sa thèse avec le Vizkit en insistant sur les différents moments de l'atelier. L'atelier consiste à matérialiser par groupe un jeu de données concernant le budget de différentes personnes fictives qu'il s'agira de faire devenir à son partenaire d'atelier : retraité, étudiant… Le principe des ateliers utilisant VizKit est de réaliser une physicalisation dynamique des données qui peut-être un outil pour les personnes de meilleure compréhension des données. Par exemple, dans le cas d'un budget, il s'agit de mieux représenter des postes de dépenses qui peuvent poser problème à la personne. Utiliser Vizkit. La procédure d'utilisation du kit de visualisaion suppose 6 étapes : : 1/ Les participants sont instruits par l'équipe de l'atelier ; 2/ Les groupes de participants encodent les données avec des données tangibles ; 3/ Les participants remplissent un questionnaire pour évaluer leur visualisation ; 4/ Les participants modifient leur visualisation à des fins de communication ; 5/ Les participants changent leur visualisation à des fins de communication. Les participants lisent, critiquent et évaluent les visualisations des uns et des autres ; et 6/ L'équipe de l'atelier conclut l'atelier par une discussion.

On peut également retrouver d'autres propositions de travaux de physicalisation de données et leurs mises en pratiques dans son article "Let’s Get Physical: Promoting Data Physicalization in Workshop Formats" relatant des ateliers de co-design sur différents jeux de données. Sur la base de son expérience, il y a formalisé le déroulé d'un atelier de data tangible en 6 étapes : partant d'une présentation de la problématique, l'accès à un jeu de données, le choix du matériel, la documentation du projet, la restitution publique et une discussion d'ouverture. Les temps indiqués ci-dessous sont indicatifs.

A l'issue de l'atelier, une discussion s'est établie avec les participant.es pour échanger sur des expériences ou des projets dans lesquels la physicalisation de données pourrait apporter.

Laurence de Air Citizen a notamment montré un atelier de “data tangigle” mené dans le cadre du festival “Turfu”, en octobre 2018 à Caen. Après la fabrication de micro-capteurs et de carto-ballade, un atelier a été proposé afin de matérialiser les données sur la base de jetons représentant les différents diamètres de particules fines sur la carte des concentrations mesurées lors d'une carto-ballade. L'objectif était de symboliser matériellement des “murs” de pollution que traversent les habitants dans certaines zones de la ville dont les polluants (particules fines) avaient été mesurées par les micro-capteurs. Chaque jeton représentait 5m3 et des empilements correspondant aux mesures réalisés étaient confectionnés par les participants incités à imaginer d'autres déplacements possibles pour éviter les “murs” de particules à l'aide de petites poupées mises également à disposition. A noter que le matériel dans le cadre de cet atelier peut être aussi constitué de lego, playmobil, jetons de jeux de sociétés etc.

Le site de Samuel Huron Le GithUb de Samuel Huron